Cette note plaide pour que le Brexit soit l’occasion de
modifier l’architecture financière de l’Union européenne en alignant les frontières de l’espace financier européen (celui où s’échangent des contrats financiers) sur les frontières de la zone euro (celui où circule la monnaie commune).
Aujourd’hui, la plupart des contrats dérivés en euros et des prêts interbancaires sont échangés par l’intermédiaire de chambres de compensation, c’est-à-dire d’entreprises spécialisées dans l’évaluation et la tarification du risque de chaque co-contractant.
Les chambres de compensation assurent vendeurs et acheteurs de la bonne fin de leurs contrats financiers. Or la plupart des contrats dérivés couverts par des chambres de compensation en euros sont actuellement localisés à Londres, hors zone euro et bientôt hors Union européenne, alors même que ces entités disposent de liquidités limitées pour faire face aux périodes de fortes tensions sur les marchés de financement de gros et qu’elles présentent alors des risques pour la stabilité financière de la zone monétaire.
Pour se protéger contre des variations extrêmes du risque perçu, les chambres de compensation peuvent en effet être amenées à adopter des actions qui amplifient le stress financier, comme une forte augmentation des appels de marge ou le choix de méthodes de répartition des pertes amplifiant l’instabilité financière.
La solution à ces difficultés repose sur une politique prenant acte des risques sur la stabilité financière posés par l’absence d’harmonisation entre la zone euro et l’espace financier européen.